26 janv. 2010

Les Archives du coeur

ou, "ma contribution à l'œuvre de Boltanski" (en toute simplicité) 


A l'occasion d'un passage à Monumenta 2010 (actuellement au Grand Palais). J'ai découvert en parallèle à l'exposition "Personnes", la collecte d’enregistrements de battements de cœurs que Christian Boltanski a engagé pour réaliser les Archives du coeur.

Depuis 2005, l'artiste poursuit une collecte d’enregistrements de battements de cœur à travers le monde, dans l’optique de rassembler tous les coeurs des hommes. Projet utopique certes, mais idéaliste, les Archives du coeur seront conservées, à partir de 2010,  dans l’île japonaise de Teshima, dans la mer intérieure de Seto, mise à sa disposition par un mécène Benesse Corporation*.

Le dispositif est à la fois simple et planté dans un univers scientifique (voire médical). En parallèle à l'exposition, une salle d'attente blanche éclairé par des néons accueille les volontaires. Ticket à la main, ils patientent les yeux rivés sur un compteur. Après un certain temps (une heure pour nous), nous avons été accueilli par une opératrice en blouse blanche. C'est installé dans un fauteuil, le "micro" posé sur le cœur que les 20 secondes d'enregistrement se font. Une signature dans un grand registre (numéro 001080 pour moi) la participation s'arrête là.

Cette participation du coup ne fait que renforcer le questionnement sur le devenir de l'œuvre. Allons-nous la recroiser un jour ? Entendrons-nous dans vingt ans nos battements de  cœur ? Chercherons-nous un jour nos numéros dans un grand registre ?
Sceptique au début, j'avoue que cette "donation" implique, questionne...



(*merci à David pour cette précision, au passage son blog raconte son passage sur Teshima)

15 janv. 2010

Devenez éditeurs avec Sandawe

Une nouvelle maison d'édition a fait son apparition dans le petit monde de la BD. Nommée Sandawe elle propose aux internautes un système particulier leur permettant de devenir « des acteurs » de l’édition. Sur le principe déjà connu dans le secteur musical avec des sites tels que My major company ou Akamusic. Sandawe ambitionne de devenir une «tribu d'édition».

L'idée est simple, il s'agit de faire connaître les œuvres des auteurs alors qu'elles sont encore en construction, pour leur bâtir une meilleure visibilité lors de leur lancement. Les auteurs présenteront donc leurs projets à l'équipe de Sandawe qui en sélectionnera quelques-uns et les publiera sur le site de la maison d'édition. À partir de là, les internautes sont invités à participer au processus éditorial et à devenir des «édinautes». Ils pourront faire connaître l'œuvre, réagir sur le site, suivre l'évolution du travail mais aussi et surtout, financer une partie du processus éditorial (avec un potentiel retour sur investissement).

A noter, l'initiateur du projet et directeur éditorial de Sandawe n'est autre que Patrick Pinchart, l'éditeur du site Actua BD (également ancien rédacteur en chef du journal Spirou).

Le projet à ce jour semble clairement alléchant pour le fan de Bd que je suis. Cependant certains points du concept ne sont pas encore assez clairs à mon gout.
Le montant de financement annoncé (50K€) reste assez élevé (ça représente un paquet d’albums pour rentabiliser) et non détaillé à ce jour. A quoi servent ces 50K€ ? Quel sont les charges ? Le projet reste t’il réellement bloqué si l’objectif financier n’est pas atteint ? A quoi ressembleront au final le bd éditées ?
Malgré tout le concept d’un engagement et d’un soutien concret aux auteurs est là. Nul doute que j’y glisserais très prochainement ma patte.


Au 15 janvier à 19h00 :

7 810 € investis,
8 projets en cours, 347 membres

à suivre…


Edit du 21 janv. Depuis la publication de mon article, Sandawé a apporté plusieurs réponses aux questions soulevées.

Le montant de financement annoncé (50K€) reste assez élevé
« Nos chiffres avoisinent ceux des gros éditeurs, bien que la structure de nos frais soit différente : plus d’investissement en promo et moins de frais généraux. »

A quoi servent ces 50K€ ? Quel sont les charges ?
-Les frais de création, principalement le minimum garanti à l’auteur
-Les frais d’impression et de transport (10.000 ex. comme base)
-Les frais de promotion (
presse, outils de buzz marketing et PLV)
-Un comptable externe pour chaque projet
-Les frais d’édition et de gestion de SANDAWE
Les deux plus gros postes étant le minimum garanti de l’auteur et les frais de promo. Ensuite, les frais de distribution et diffusion de près de 60% du chiffre d’affaires magasin seront payés en déduction de ce chiffre d’affaires. Il s’agit donc d’un coût variable, non compris dans le budget levé.

Le projet reste t’il bloqué si l’objectif financier n’est pas atteint ?
"Nous avons établi un délai maximal de six mois (qui pourra être prolongé si 75% de l’objectif est rassemblé à ce moment)"
.

A quoi ressembleront au final le bd éditées ?
"Notre marque de fabrique sera d’éditer des livres de qualité, sur le contenu et sur la forme Pour l’impression, il s’agit de produire des livres qualitatifs (dos carré cousu, bon grammage de papier) produit chez un spécialiste de la BD." 

Source : la FAQ de Sandawé, le forum de Bdgest et cet article d'ActuaBD qui revient sur le fonctionnement du projet publié ici.